Conte traduit de l'occitan : «L'ânier de Blaye» - page 5
Home Page Teyssier

Ils quittèrent l'étable et le jeune homme mena habilement son grand père jusque dans la rue Peyrolière sous la fenêtre où était l'âne. Ce dernier à la vue de son maître se mit à braire de tous ses poumons.
- Mais c'est mon Titou ! Comment est-il accoutré et que fait-il ici ?
L'ami qui guettait dans la rue, s'approcha et dît :
- Vous cherchez cet âne ?
- Oui !
- Eh bien, il s'est engagé et ils l'ont enrôlé, prêt à partir pour la guerre que nous fait le Roi de Prusse à l'intérieur de nos frontières.
- J'ai deux de mes petits-fils qui se sont engagés mais il a fallu le consentement de leur père et moi qui suis le propriétaire de l'âne que j'ai payé fort cher, je n'ai pas donné nom consentement !
- C'est bien possible. Vos petits-fils étaient mineurs mais votre âne est plus que majeur et cela se voit assez ; comme nous sommes dans un temps de liberté, en s'engageant, il n'a fait que ce qui lui était agréable !

L'ânier ne l'entendait pas de cette oreille et il frappait tant qu'il pouvait à la porte de la maison pour se faire ouvrir et reprendre son âne. Mais personne n'ouvrait.

Alors, l'ami lui dit :
- Vois-tu, mon brave homme, il ne te reste plus qu'à faire une requête au Ministre de la guerre. Les sergents recruteurs sont partis et ne reviendront que demain matin ; vous perdriez votre temps à attendre.

Suite
Suivante
 
Précéd.
Précédent

© Histocarm décembre 2002