Ils quittèrent
l'étable et le jeune homme mena habilement son grand père
jusque dans la rue Peyrolière sous la fenêtre où
était l'âne. Ce dernier à la vue de son maître
se mit à braire de tous ses poumons.
- Mais c'est mon Titou ! Comment est-il accoutré et que fait-il
ici ?
L'ami qui guettait dans la rue, s'approcha et dît :
- Vous cherchez cet âne ?
- Oui !
- Eh bien, il s'est engagé et ils l'ont enrôlé,
prêt à partir pour la guerre que nous fait le Roi de Prusse
à l'intérieur de nos frontières.
- J'ai deux de mes petits-fils qui se sont engagés mais il a
fallu le consentement de leur père et moi qui suis le propriétaire
de l'âne que j'ai payé fort cher, je n'ai pas donné
nom consentement !
- C'est bien possible. Vos petits-fils étaient mineurs mais votre
âne est plus que majeur et cela se voit assez ; comme nous sommes
dans un temps de liberté, en s'engageant, il n'a fait que ce
qui lui était agréable !
L'ânier ne
l'entendait pas de cette oreille et il frappait tant qu'il pouvait à
la porte de la maison pour se faire ouvrir et reprendre son âne.
Mais personne n'ouvrait.
Alors, l'ami lui
dit :
- Vois-tu, mon brave homme, il ne te reste plus qu'à faire une
requête au Ministre de la guerre. Les sergents recruteurs sont
partis et ne reviendront que demain matin ; vous perdriez votre temps
à attendre.
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