Conte traduit de l'occitan : «L'ânier de Blaye» - page 2
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Bien avisés, les «Blayols 5» s'étaient mis à transporter le charbon aux forges avec des ânes. Le métier d'ânier (conducteur d'ânes) ne les empêchaient pas de cultiver leurs biens et pour quelques-uns de travailler à la mine : ces petits profits donnaient l'aisance.

A Blaye, les hommes étaient presque tous grands et beaux garçons et les femmes jolies ; quant aux couples, ils étaient superbes. Ceci se voyait bien à Albi lorsque les blayols arrivaient en bandes et masqués le mercredi des Cendres. Ils prenaient part aux festivités de Carnaval et aidaient les autochtones à noyer dans le Tarn ou à brûler le Carnaval de paille..

Une fois arrivés, ils s'installaient sur la place du Vigan, débâtaient6 leurs ânes, sortaient leurs gosses et les provisions de bouche des paniers ; ensuite, les musiciens de la fête leur faisaient danser la bourrée ou «l'auvergnate».
Les danses finies, ils s'asseyaient sur les bâts buvaient et se restauraient. Leurs ânes se satisfaisaient de leur sac de cives7 et de quelques bouts de pain au dessert.

La panse garnie et avant de s'en retourner, ils faisaient en groupe, le tour de ville avec leurs enfants et leurs ânes et ils accompagnaient Carnaval à la rivière ou à la «janado 8».
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5 terme ancien désignant les habitants de Blaye
6 ils ôtaient le bât, harnachement en bois placé sur le dos de la bête.
7 Cive ou ciboule : plante qui donne un condiment à saveur d'oignon mais moins sucré.
8 "Joanada" : lieu du feu de la Saint-Jean

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